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Tunisie: Un conseil de la presse est-il le remède pour soigner les maux dont souffrent les médias tunisiens?


Au 2ème Forum de la presse maghrébine qui s'est déroulé à Hammamet du 28 au 30 mai, la création d'un conseil de la presse était dans toutes les discussions. "La presse tunisienne est un corps malade", a affirmé Sadok Hammami, professeur à l'Institut de la presse et des sciences de l'information (IPSI).
Ce "corps malade" doit être soigné par ses pairs, mais encore faut-il qu'ils aient le pouvoir de le faire, assurent de nombreux participants. Si la création d'un conseil de la presse n'est pas rejetée dans le principe, l'étendue de ses prérogatives fait débat et l'enjeu à peine voilé est celui de la distribution de la publicité publique.
Un Conseil de la presse, qu'est-ce que c'est?
Le Conseil de la presse est un organe d'autorégulation de la presse écrite, dont les prérogatives diffèrent légèrement selon les pays où cette structure existe.
Si en France, une telle structure n'a pas été mise en place, l’Association de préfiguration d’un Conseil de presse en France (APCP) en étudie les possibilités.
"L’idée de créer un 'conseil de la presse' est née du fossé constaté entre les mécontentements des citoyens en matière de contenu et de qualité des médias et le peu d’écoute accordée par la profession à ces protestations. Les réponses apportées généralement par le monde des médias sont seulement techniques, managériales ou financières. Elles ne résultent pratiquement jamais d’une réflexion sur la qualité éthique des contenus diffusés", avance l'association, pour qui le Conseil de la presse, comme au Québec ou en Suisse, vise particulièrement à être une instance de médiation entre le public et les médias.
En Belgique, au Québec ou en Suisse, le but affiché d'une instance d'autorégulation est de régler les différends entre les citoyens et le média, à l'amiable, avant de recourir à la justice. Ces organes visent également à œuvrer pour une "information de qualité", respectueuse des règles communément admises de déontologie.
Un pouvoir contraignant ou symbolique?
Généralement, les "conseils de la presse" ou de "déontologie journalistique", selon les dénominations, n'ont aucun pouvoir réglementaire. Ils statuent sur les différends à l'amiable ou émettent des avis et des recommandations.
Au Québec par exemple, "le Conseil agit comme tribunal d’honneur de la presse québécoise tant écrite qu’électronique, il émet également des avis sur diverses questions ou pratiques en lien avec sa mission".
"En aucune façon, le Conseil ne peut être assimilé à un tribunal civil, il ne possède aucun pouvoir judiciaire, réglementaire, législatif ou coercitif ; il n’impose aucune autre sanction que morale. Mais la rigueur de ses interventions, ainsi que la confiance et l’appui que lui manifestent les médias et le public, lui confèrent une autorité indéniable", précise le Conseil québécois sur son site internet.
Les versions belges (flamande ou francophone) agissent de la même manière et ces structures sont reconnues en tant qu'associations à but non lucratif, avec des variations dans le mode de financement.
Pour les principaux défenseurs d'une instance régulant la presse écrite en Tunisie, notamment des représentants de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ), octroyer des pouvoirs contraignant à ce conseil serait plus adapté au "contexte tunisien". "Le principe dissuasif visant à 'nommer' les médias ou les journalistes fautifs (connu sous le nom de 'Name and Shame') ne fonctionnerait pas en Tunisie", soutient Sadok Hammami.
"Notre objectif n’est pas de fonder une instance d’autorégulation pareille à celle qui existe en Europe mais de l’adapter à la réalité tunisienne. Nous ne voulons surtout pas créer un Conseil de la Presse de 'décor', avait déclaré Taïeb Zahar, le président de la FTDJ, dans l'hebdomadaire Réalités.
Mais le but affiché est également celui de la distribution de la publicité publique, défendue au Forum de la presse maghrébine par Abdelkrim Hizaoui, président du Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et Communicateurs (CAPJC) mais aussi par Sadok Hammami ou encore des membres de la FTDJ.
"Il y a des médias qui ne déclarent pas leurs journalistes, ne paient pas la CNSS et qui ne respectent aucune règle de déontologie, faisant régulièrement leurs choux gras de diffamations et autres insultes", affirme Sadok Hammami, fervent défenseur d'un "Conseil de la presse fort". "Nous proposons la mise en place d'un label de qualité pour contraindre l'Etat à distribuer la publicité publique de manière plus juste", a-t-il ajouté.
Un possible conflit d'intérêt? "Non, la composition du Conseil devrait pouvoir l'empêcher, par une représentation paritaire entre le Syndicat des journalistes et la Fédération des directeurs de journaux", se défend M. Hammami.
Le "corps malade" décrit par Sadok Hammami devrait ainsi panser ses propres plaies, avec des avantages économiques à la clé. Dérives autoritaires, conflit d'intérêt ou simple autorégulation nécessairement imposée, le Conseil de la presse est-il le remède miracle pour soigner les maux dont souffre la presse tunisienne?


Un "Conseil de Presse d'initiative citoyenne" avant la fin de l'année -Les Indignés du PAF

Table ronde du 16 Mai 2014 au Sénat sur invitation de Mesdames les sénatrices Nathalie Goulet et Chantal Jouanno
"Remettre l’éthique au cœur de la vie publique dans la politique, le journalisme et l’entreprise."
Seconde table ronde : Enquêter, transgresser, informer - Le rapport entre l'enquête et le droit à l'information

Avec Madame Dominique Pradalié (Secrétaire Générale, Syndicat National des Journalistes), Messieurs Pierre-Olivier Sur (Bâtonnier de l'Ordre des Avocats de Paris), Fabrice Arfi (Journaliste, Médiapart) et les "Les Indignés du PAF" (collectif citoyen)
Les Indignés du PAF est un collectif qui réunit des personnes de toute la France et de toutes professions 
autour de la qualité de l’information en général, tout support confondu (presse, radio, télé, internet). Le collectif est né suite à la diffusion par TF1 de reportages bidonnés sur la délinquance urbaine fin 2011. Depuis, nous exerçons une veille citoyenne par le biais des réseaux sociaux et saisissons les rédactions quand nous constatons des dérives pour obtenir des rectifications et des excuses, ce que nous obtenons parfois. Nous menons aussi des campagnes de pétitions autour de propositions concrètes. Celle de 2012 « Faites entrer les citoyens au CSA ! » a reçu près de 7.000 signatures. 
« Remettre l’éthique au cœur de la vie publique dans la politique, le journalisme et l’entreprise »… 
L’intitulé du débat souligne de fait une spécificité française fréquemment dénoncée par les analystes du monde entier : celle des rapports incestueux entre industriels, politiques et médias. Les médias, détenus par des industriels dont l’information n’est pas le cœur de métier, mais dont l’activité principale dépend de la commande publique, deviennent des outils de pouvoir détournés de leur vocation première avec une double conséquence : un manque cruel d’investissement dans l’avenir et une méfiance fatale du public.
Cette dramatique connivence piège l’information dans des enjeux sans rapport avec la nécessité de vérité ou d’honnêteté, mais aucune structure en France ne vient fixer de repères déontologiques incontournables et les propriétaires de médias s’en préservent bien pour pouvoir garder le contrôle des rédactions en décidant eux-mêmes des règles à appliquer. C’est  la raison pour laquelle, avec le Syndicat National des Journalistes, l’Association des Journalistes Européens, l’Association pour l’Avenir des Diffuseurs de Presse, avec des élus, des journalistes à titre individuel, et des spécialistes, nous avions lancé fin 2013 une campagne « Faisons évoluer les médias ensemble ! » autour de deux points principaux:
- l’adoption d’une charte universelle de l’information adossée à la convention collective, pour qu’elle ait force de loi ;
- la création d’une instance de déontologie réunissant tous les intervenants du secteur pour rétablir le dialogue entre les citoyens et les médias.
Nous arrivons sur certains points à des positions identiques à celles de l’Association pour la Préfiguration d’un Conseil de Presse créée en 2006 par Messieurs Yves Agnès et Jean-Luc Martin-Lagardette. Ou encore à Roland Cayrol  qui en 1997 publiait « Médias et démocratie : la dérive ». Il proposait lui-aussi, entre autres, la création d'un Conseil de Presse et l'obligation pour les journalistes de publier les rectificatifs à l'antenne.
Les élus n’osent cependant pas aller contre la volonté des patrons de presse et les choses ne se font donc pas.
Certains journalistes perçoivent toute volonté législative comme liberticide. Mais, contrairement à ce qu’ils pensent, les principes déontologiques sont avant tout des moyens de protéger leur travail des pressions de leur actionnaire. Comme l'analyse le sociologue Erik Neveu, les journalistes français cumulent fermeture crispée face aux critiques qui ne viennent pas de leurs rangs et faible capacité à se doter de lieux de débat sur leur pratique comme à sanctionner ceux qui bafouent ouvertement leur éthique professionnelle. Les débats continuent donc dans le vide et les médias s’enfoncent dans la crise : Libération, Le Monde et France Télévisions sont en train d’imploser, rien ne se passe.
Pour toutes ces raisons, nous avons décidé, si aucune initiative n’est prise avant fin juin, de créer nous-mêmes pour la fin de l’année au plus tard, un "Conseil de Presse d’initiative citoyenne", qui rassemblera un collège de citoyens n’appartenant pas au monde des médias et un autre de journalistes pour les conseiller. L’idée fondamentale est de remettre l’éthique au cœur du débat public, d’en faire une réalité en faisant participer directement, concrètement le public dans un esprit d’ouverture et une très large mixité. 
Une information fiable et de qualité accessible à tous est une nécessité démocratique. Nous respectons les journalistes et nos actions visent à faire en sorte qu’ils aient les moyens de faire leur travail dans de bonnes conditions.
Nous terminerons cette intervention par une pensée forte en hommage à Camille Lepage qui a perdu dernièrement la vie pour nous informer.
Vive le journalisme d’intérêt général, vive l’information de qualité !

المجلس الوطني للصحافة ؟ في البحث عن النموذج الأصلح د. الصادق الحمامي

عرضت هذه الورقة في الندوة الدولية حرية الصحافة والأخلاقيات الصحفية آليات التعديل الذاتي منظمة المادة 19، نقابة الصحفيين التونسيين، الجامعة التونسية لمديري الصحف - تونس، 12 فيفيري، 2014  
يناقش مهنيو قطاع الصحافة المكتوبة والإلكترونية في تونس إحداث مجلس صحافة.  ولا يزال الغموض يلف هذا الهيكل الجديد حتى في الأوساط الصحفية.

إعلان مشترك بشأن تنظيم القيود على وسائل الإعلام و الصحفيين والتحقيق في الفساد


الآليات الدولية لدعم حرية التعبير
الإعلان المشترك الصادر عن المقرر الخاص للأمم المتحدة حول حرية الرأي والتعبير وممثل منظمة الأمن والتعاون في أوروبا حول حرية الإعلام والمقرر الخاص لمنظمة الدول الأمريكية حول حرية التعبير

Synthèse des chartes et codes de déontologie par Éric RODHE


Cette initiative provient d’un constat : les chartes ou codes à
vocation nationale, en vigueur ou en projet, ne se contredisent pas.
Ils se distinguent essentiellement par le champ qu’ils couvrent et par
certaines préoccupations propres à leurs artisans. Souvent, ils sont
redondants. En résumé, il est possible de les tenir : 1. comme puisant à
une même source de valeurs ; 2. comme complémentaires.

Déontologie des médias : vraies questions, fausses bonnes idées Par Olivier Da Lage


La commission Outreau avait donc, dans un premier temps, envisagé la création d’un Conseil de l’éthique pouvant décerner blâmes et avertissements aux journalistes, voire leur retirer la carte de presse en cas de manquements graves à l’éthique. Devant la bronca qui s’annonçait, ils ont renoncé à ces dispositions dans leur rapport final, se contentant de demander aux médias d’élaborer un code de déontologie commun à la presse écrite et audiovisuelle sans préciser pour autant la nature juridique de celui-ci.

Les organes de corégulation et d’autorégulation dans les mass media


Rapport de l’atelier
Les organes de co-régulation et d’autorégulation dans les mass media
Le Centre de droit et de politique des médias et l’Observatoire européen de l’audiovisuel sont des organisations partenaires depuis plusieurs années, travaillant ensemble pour instaurer une plus grande transparence dans le cadre juridique qui régit le secteur de l’audiovisuel en Europe. La corégulation et l’autorégulation, sujets dont les deux institutions s’étaient déjà préoccupées lorsqu’elles ont envisagé un atelier pour mettre en commun leur réflexion sur le rôle central que jouent les organes chargés de la corégulation et de l’autorégulation dans les mass media.

Nouveau modèle d’autorégulation de la presse au Royaume-Uni


La charte royale définissant un nouveau système d’autorégulation de la presse britannique, approuvée par la Reine le 30 octobre, pourrait ne servir à rien. Le gouvernement délaisse le ton intransigeant et entrouvre la porte à une autorégulation sans charte, alors que les travaillistes promettent de ne pas légiférer sur la presse s’ils prennent le pouvoir.

MEDIA ETHICS: A Call to Responsible Journalism Baldwin Chiyamwaka Executive Director, Media Council of Malawi



1.0 Introduction
For many years now, globally, the media has assumed and reinforced its important role
as a legitimate reflection of public interest and opinion. Since Edmund Burke’s famous
remarks made in the House of Commons in England in 1774 in recognition of the
important contributions the press made, the place and position of the media in society
and governance structure of states continues to be recognized and consolidated as the
fourth estate. This is very true of the Malawian media which is fast becoming a strong
pillar, catalyst and tool of democracy since 1994 when Malawi re-embraced multi-party
democracy with a liberalised, plural media.

La régulation de la presse entre les corporations et l’État Patrick Le Floch



Le secteur de la presse est à la croisée des chemins. Les évolutions technologiques et les nouvelles pratiques de consommation font émerger de nouveaux supports. La technologie a en effet permis de débloquer le verrou qui empêchait la population d’accéder à l’information sur Internet dans des conditions satisfaisantes.

A full-employment act for ombudsmen

 

Is it too late to reanimate the ghosts of Pulitzer, Hearst, Bennett and Kane
to save the contemporary newspaper from yuppie self-infatuation
and terminal boredom?

Democracy, media and (cyber) ombudsmen



Former ONO president and Guardian Readers Editor Ian Mayes spoke at a national round table for Turkey in Istanbul on Sept. 21, 2010, part of a regional program for media in south-east Europe financed jointly by the European Commission and UNESCO.

The loneliest job in the newsroom By Kate McKenna

By Kate McKenna
The American Journalism Review © 1993
When readers get rowdy, journalists take cover. At the Hartford Courant, trouble began in 1979 after the two-century-old newspaper was purchased by an out-of-town chain, sparking distrust among readers who had long considered the paper one of their own. When a new editor changed the focus of coverage from local to regional, the rancor turned to wrath.

EDITORS CODE OF PRACTICE ENGLAND



introduction
The Editors' Code of Practice is published in full below. You can also download a PDF version here or you can email tonia.milton@pcc.org.uk to be posted a hard copy.

If you are a journalist or editor you can order a wallet-sized version of the Code that is produced on behalf of the industry by the Society of Editors from office@societyofeditors.org

Code of Practice PRESS COUNCIL OF IRELAND

 
Preamble
The freedom to publish is vital to the right of the people to be informed. This freedom includes the right of a newspaper to publish what it considers to be news, without fear or favour, and the right to comment upon it.
Freedom of the press carries responsibilities. Members of the press have a duty to maintain the highest professional and ethical standards.

Code of Practice for Newspapers and Magazines ireland


Preamble
The freedom to publish is vital to the
right of the people to be informed.
This freedom includes the right of a
newspaper to publish what it considers
to be news, without fear or favour, and
the right to comment upon it.

Les journalistes ont-ils une déontologie ? Xavier Molénat

 
La déontologie est à la mode dans de nombreux milieux professionnels. Mais, au-delà des discours, a-t-elle transformé les pratiques ? L'exemple du journalisme montre qu'il y a loin de la coupe aux lèvres.

Le cinquième pouvoir par Ignacio Ramonet, octobre 2003



Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Beaucoup plus fréquemment, bien sûr, dans les Etats autoritaires et dictatoriaux, où le pouvoir politique demeure le responsable central de toutes les violations des droits humains et de toutes les censures contre les libertés.
Mais, dans les pays démocratiques aussi, de graves abus peuvent être commis, bien que les lois soient votées démocratiquement, que les gouvernements résultent du suffrage universel, et que la justice - en théorie - soit indépendante de l’exécutif. Par exemple, il arrive que celle-ci condamne un innocent (comment oublier l’affaire Dreyfus en France ?) ; que le Parlement vote des lois discriminatoires à l’égard de certaines catégories de la population (ce fut le cas aux Etats-Unis, durant plus d’un siècle, à l’encontre des Afro-Américains, et cela l’est aujourd’hui contre les ressortissants des pays musulmans en vertu du « Patriot Act ») ; que les gouvernements conduisent des politiques dont les conséquences se révéleront funestes pour tout un secteur de la société (c’est le cas à l’heure actuelle, dans de nombreux pays européens, à l’encontre des immigrés « sans papiers »).
Dans un tel contexte démocratique, les journalistes et les médias ont souvent considéré comme un devoir majeur de dénoncer ces violations des droits. Ils l’ont parfois payé très cher : attentats, « disparitions », assassinats, comme on le constate encore en Colombie, au Guatemala, en Turquie, au Pakistan, aux Philippines et ailleurs. C’est pour cette raison que l’on a longtemps parlé du « quatrième pouvoir ». Ce « quatrième pouvoir » était en définitive, grâce au sens civique des médias et au courage de journalistes audacieux, celui dont disposaient les citoyens pour critiquer, repousser, contrecarrer, démocratiquement, des décisions illégales pouvant être iniques, injustes, et même criminelles, contre des personnes innocentes. C’était, on l’a souvent dit, la voix des sans-voix.
Depuis une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale, ce «  quatrième pouvoir » a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de contre-pouvoir. Cette choquante évidence s’impose en étudiant de près le fonctionnement de la globalisation, en observant comment un nouveau type de capitalisme a pris son essor, non plus simplement industriel mais surtout financier, bref un capitalisme de la spéculation. En cette phase de la mondialisation, nous assistons à un brutal affrontement entre le marché et l’Etat, le secteur privé et les services publics, l’individu et la société, l’intime et le collectif, l’égoïsme et la solidarité.
Le pouvoir véritable est désormais détenu par un faisceau de groupes économiques planétaires et d’entreprises globales dont le poids dans les affaires du monde apparaît parfois plus important que celui des gouvernements et des Etats. Ce sont eux les « nouveaux maîtres du monde » qui se rassemblent chaque année à Davos, dans le cadre du Forum économique mondial, et qui inspirent les politiques de la grande Trinité globalisatrice : Fonds monétaire international, Banque mondiale et Organisation mondiale du commerce.
C’est dans ce cadre géoéconomique que s’est produite une métamorphose décisive dans le champ de médias de masse, au coeur même de leur texture industrielle.
Les moyens de communication de masse (stations de radio, presse écrite, chaînes de télévision, Internet) se regroupent de plus en plus au sein d’architectures foisonnantes pour constituer des groupes médiatiques à vocation mondiale. Des entreprises géantes comme News Corps, Viacom, AOL Time Warner, General Electric, Microsoft, Bertelsmann, United Global Com, Disney, Telefónica, RTL Group, France Télécom, etc., ont désormais de nouvelles possibilités d’expansion en raison des bouleversements technologiques. La « révolution numérique » a brisé les frontières qui séparaient auparavant les trois formes traditionnelles de la communication : son, écrit, image. Elle a permis l’apparition et l’essor d’Internet, qui représente un quatrième mode de communiquer, une nouvelle façon de s’exprimer, de s’informer, de se distraire.
Depuis, les entreprises médiatiques sont tentées de se constituer en « groupes » pour rassembler en leur sein tous les médias classiques (presse, radio, télévision), mais également toutes les activités de ce que nous pourrions appeler les secteurs de la culture de masse, de la communication et de l’information. Ces trois sphères étaient naguère autonomes : d’un côté, la culture de masse, avec sa logique commerciale, ses créations populaires, ses objectifs essentiellement mercantiles ; de l’autre, la communication, au sens publicitaire, le marketing, la propagande, la rhétorique de la persuasion ; et enfin, l’information, avec ses agences de nouvelles, les bulletins radiodiffusés ou télévisés, la presse, les chaînes d’information en continu, bref, l’univers de tous les journalismes.
Ces trois sphères, avant si différentes, se sont peu à peu imbriquées pour constituer une seule et unique sphère cyclopéenne au sein de laquelle il devient de plus en plus difficile de distinguer les activités relevant de la culture de masse, de la communication ou de l’information (1). De surcroît, ces entreprises médiatiques géantes, ces producteurs à la chaîne de symboles multiplient la diffusion de messages de tout type, où s’entremêlent télévision, dessins animés, cinéma, jeux vidéo, CD musicaux, DVD, édition, villages à thème genre Disneyland, sport spectacle, etc.
En d’autres termes, les groupes médiatiques possèdent désormais deux caractéristiques nouvelles : premièrement, ils s’occupent de tout ce qui relève de l’écrit, de tout ce qui relève de l’image, de tout ce qui relève du son, et diffusent cela au moyen des canaux les plus divers (presse écrite, radios, télévisions hertziennes, câble ou satellite, via Internet et par toutes sortes de réseaux numériques). Seconde caractéristique : ces groupes sont mondiaux, planétaires, globaux, et pas seulement nationaux ou locaux.
En 1940, dans un célèbre film, Orson Welles s’en prenait au « super-pouvoir » de « Citizen Kane » (en réalité, le magnat de la presse du début du XXe siècle William Randolph Hearst). Pourtant, comparé à celui des grands groupes mondiaux d’aujourd’hui, le pouvoir de Kane était insignifiant. Propriétaire de quelques journaux de presse écrite dans un seul pays, Kane disposait d’un pouvoir nain (sans être pour autant dépourvu d’efficacité à l’échelle locale ou nationale [2]) face aux archipouvoirs des mégagroupes médiatiques de notre temps.
Ces hyperentreprises contemporaines, par des mécanismes de concentration, s’emparent des secteurs médiatiques les plus divers dans de nombreux pays, dans tous les continents, et deviennent de la sorte, par leur poids économique et par leur importance idéologique, des acteurs centraux de la mondialisation libérale. La communication (étendue à l’informatique, l’électronique et la téléphonie) étant devenue l’industrie lourde de notre temps, ces grands groupes cherchent à élargir leur taille par d’incessantes acquisitions et font pression sur les gouvernements pour briser les lois limitant les concentrations ou empêchant la constitution de monopoles ou de duopoles (3).
La mondialisation, c’est donc aussi la mondialisation des médias de masse, de la communication et de l’information. Préoccupés surtout par la poursuite de leur gigantisme, qui les contraint à courtiser les autres pouvoirs, ces grands groupes ne se proposent plus, comme objectif civique, d’être un « quatrième pouvoir » ni de dénoncer les abus contre le droit, ni de corriger les dysfonctionnements de la démocratie pour polir et perfectionner le système politique. Ils ne souhaitent même plus s’ériger en « quatrième pouvoir », et encore moins agir comme un contre-pouvoir.
Quand, le cas échéant, ils peuvent constituer un « quatrième pouvoir », celui-ci s’ajoute aux autres pouvoirs existants - politique et économique - pour écraser à son tour, comme pouvoir supplémentaire, comme pouvoir médiatique, les citoyens.
La question civique qui nous est donc désormais posée est celle-ci : comment réagir ? Comment se défendre ? Comment résister à l’offensive de ce nouveau pouvoir qui a, en quelque sorte, trahi les citoyens et est passé avec armes et bagages à l’ennemi ?

Une force civique citoyenne

Il faut, tout simplement, créer un « cinquième pouvoir ». Un « cinquième pouvoir » qui nous permette d’opposer une force civique citoyenne à la nouvelle coalition des dominants. Un « cinquième pouvoir » dont la fonction serait de dénoncer le superpouvoir des médias, des grands groupes médiatiques, complices et diffuseurs de la globalisation libérale. Ces médias qui, dans certaines circonstances, ont non seulement cessé de défendre les citoyens, mais qui agissent parfois contre le peuple dans son ensemble. Comme nous le constatons au Venezuela.
Dans ce pays latino-américain où l’opposition politique fut balayée en 1998 lors d’élections libres, plurielles et démocratiques, les principaux groupes de presse, radio et télévision ont déclenché une véritable guerre médiatique contre la légitimité du président Hugo Chávez (4). Alors que celui-ci et son gouvernement demeurent respectueux du cadre démocratique, les médias, aux mains d’une poignée de privilégiés, continuent d’utiliser toute l’artillerie des manipulations, des mensonges et du bourrage de crâne pour tenter d’intoxiquer l’esprit des gens (5). Dans cette guerre idéologique, ils ont totalement abandonné la fonction d’un quelconque « quatrième pouvoir », ils cherchent désespérément à défendre les privilèges d’une caste et s’opposent à toute réforme sociale et à toute distribution un peu plus juste de l’immense richesse nationale.
Le cas vénézuélien est exemplaire de la nouvelle situation internationale dans laquelle des groupes médiatiques rendus furieux assument ouvertement leur nouvelle fonction de chiens de garde de l’ordre économique établi, et leur nouveau statut de pouvoir antipopulaire et anticitoyen. Ces grands groupes ne s’assument pas seulement comme pouvoir médiatique, ils constituent surtout le bras idéologique de la mondialisation, et leur fonction est de contenir les revendications populaires tout en essayant de s’emparer du pouvoir politique (comme est parvenu à le faire, démocratiquement, en Italie, M. Silvio Berlusconi, patron du principal groupe de communication transalpin).
La « guerre sale médiatique » conduite au Venezuela contre le président Hugo Chavez est la réplique exacte de ce qu’avait fait, de 1970 à 1973, le quotidien El Mercurio (6) au Chili contre le gouvernement démocratique du président Salvador Allende, jusqu’à pousser les militaires au coup d’Etat. De telles campagnes, où les médias cherchent à abattre la démocratie, pourraient se reproduire demain en Equateur, au Brésil ou en Argentine contre toute réforme légale tentant de modifier la hiérarchie sociale et l’inégalité de la richesse. Aux pouvoirs de l’oligarchie traditionnelle et à ceux de la réaction classique s’ajoutent désormais les pouvoirs médiatiques. Ensemble - et au nom de la liberté d’expression ! -, ils s’attaquent aux programmes qui défendent les intérêts de la majorité de la population. Telle est la façade médiatique de la globalisation. Elle révèle de la façon la plus claire, la plus évidente, et la plus caricaturale l’idéologie de la mondialisation libérale.
Médias de masse et mondialisation libérale sont intimement liés. C’est pourquoi il semble urgent de développer une réflexion sur la manière dont les citoyens peuvent exiger des grands médias davantage d’éthique, de vérité, de respect d’une déontologie qui permette aux journalistes d’agir en fonction de leur conscience, et non en fonction des intérêts des groupes, des entreprises et des patrons qui les emploient.
Dans la nouvelle guerre idéologique qu’impose la mondialisation, les médias sont utilisés comme une arme de combat. L’information, en raison de son explosion, de sa multiplication, de sa surabondance, se trouve littéralement contaminée, empoisonnée par toute sorte de mensonges, polluée par les rumeurs, par les déformations, les distorsions, les manipulations.
Il se produit dans ce domaine ce qui s’est passé avec l’alimentation. Pendant très longtemps, la nourriture a été rare, et elle l’est toujours dans de nombreux endroits du monde. Mais lorsque les campagnes commencèrent à produire en surabondance, en particulier dans les pays d’Europe de l’Ouest ou d’Amérique du Nord, grâce aux révolutions agricoles, on s’aperçut que de nombreux aliments étaient contaminés, empoisonnés par des pesticides, qu’ils provoquaient des maladies, causaient des infections, entraînaient des cancers et toutes sortes de problèmes de santé, allant jusqu’à produire des paniques de masse comme la peste de la « vache folle ». Bref, avant on pouvait mourir de faim, maintenant on peut mourir pour avoir mangé des aliments contaminés...
Avec l’information, c’est la même chose. Historiquement, elle a été très rare. Encore aujourd’hui, dans les pays dictatoriaux, il n’y a pas d’information fiable, complète, de qualité. En revanche, dans les Etats démocratiques, elle déborde de toutes parts. Elle nous asphyxie. Empédocle disait que le monde était constitué de la combinaison de quatre éléments : air, eau, terre, feu. L’information est devenue tellement abondante qu’elle constitue, en quelque sorte, le cinquième élément de notre monde globalisé.
Mais, en même temps, chacun constate que, comme la nourriture, l’information est contaminée. Elle nous empoisonne l’esprit, nous pollue le cerveau, nous manipule, nous intoxique, elle tente d’instiller dans notre inconscient des idées qui ne sont pas les nôtres. C’est pourquoi il est nécessaire d’élaborer ce qu’on pourrait appeler une « écologie de l’information ». Afin de nettoyer, de décrasser l’information de la « marée noire » des mensonges. Dont on a pu, une fois encore, mesurer l’énormité a l’occasion de la récente invasion de l’Irak (7). Il faut décontaminer l’information. De même qu’on a pu obtenir des aliments « bio », a priori moins contaminés que les autres, il faudrait obtenir une sorte d’information « bio ». Les citoyens doivent se mobiliser pour exiger que les médias appartenant aux grands groupes globaux respectent la vérité, parce que seule la recherche de la vérité constitue en définitive la légitimité de l’information.
C’est pourquoi nous avons proposé la création de l’Observatoire international des médias (en anglais : Media Watch Global). Pour disposer enfin d’une arme civique, pacifique, dont pourront se servir les citoyens afin de s’opposer au nouveau superpouvoir des grands médias de masse. Cet observatoire est une expression du mouvement social planétaire rassemblé à Porto Alegre (Brésil). En pleine offensive de la globalisation libérale, il exprime la préoccupation de tous les citoyens devant la nouvelle arrogance des industries géantes de la communication.
Les grands médias privilégient leurs intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général et confondent leur propre liberté avec la liberté d’entreprise, considérée comme la première des libertés. Mais la liberté d’entreprise ne peut, en aucun cas, prévaloir sur le droit des citoyens à une information rigoureuse et vérifiée ni servir de prétexte à la diffusion consciente de fausses nouvelles ou de diffamations.
La liberté des médias n’est que l’extension de la liberté collective d’expression, fondement de la démocratie. En tant que telle, elle ne peut être confisquée par un groupe de puissants. Elle implique de surcroît une « responsabilité sociale », et, par conséquent, son exercice doit demeurer, en dernière instance, sous le contrôle responsable de la société. C’est cette conviction qui nous a conduits à proposer la création de l’Observatoire international des médias / Media Watch Global. Parce que les médias sont aujourd’hui le seul pouvoir sans contre-pouvoir, et qu’il s’est créé ainsi un déséquilibre dommageable pour la démocratie.
La force de cette association est avant tout morale : elle réprimande en se fondant sur l’éthique et sanctionne les fautes d’honnêteté médiatique au moyen de rapports et d’études qu’elle élabore, publie et diffuse.
L’Observatoire international des médias constitue un indispensable contrepoids à l’excès de pouvoir des grands groupes médiatiques qui imposent, en matière d’information, une seule logique - celle du marché - et une unique idéologie - la pensée néolibérale. Cette association internationale souhaite exercer une responsabilité collective, au nom de l’intérêt supérieur de la société et du droit des citoyens à être bien informés. A ce titre, elle estime d’une importance capitale les enjeux du prochain Sommet mondial sur l’information qui se tiendra en décembre prochain à Genève (8). Elle se propose également de prévenir la société contre les manipulations médiatiques qui, comme des épidémies, se sont multipliées ces dernières années.
L’Observatoire rassemble trois sortes de membres, disposant de droits identiques : 1) des journalistes professionnels ou occasionnels, actifs ou retraités, de tous les médias, centraux ou alternatifs ; 2) des universitaires et chercheurs de toutes disciplines, et plus particulièrement des spécialistes des médias, car l’Université, dans le contexte actuel, demeure l’un des rares lieux encore partiellement protégés contre les ambitions totalitaires du marché ; 3) des usagers des médias, citoyens ordinaires et personnalités connues pour leur stature morale...

Pour une information non contaminée

Les systèmes actuels de régulation des médias sont partout insatisfaisants. L’information étant un bien commun, sa qualité ne saurait être garantie par des organisations composées exclusivement de journalistes, souvent attachés à des intérêts corporatistes. Les codes déontologiques de chaque entreprise médiatique - lorsqu’ils existent - se révèlent souvent peu aptes à sanctionner et à corriger les dérives, les occultations et les censures. Il est indispensable que la déontologie et l’éthique de l’information soient définies et défendues par une instance impartiale, crédible, indépendante et objective, au sein de laquelle les universitaires aient un rôle décisif.
La fonction des ombudsmen ou médiateurs, qui fut utile dans les années 1980 et 1990, est actuellement mercantilisée, dévalorisée et dégradée. Elle est souvent instrumentalisée par les entreprises, répond à des impératifs d’image et constitue un alibi bon marché pour renforcer artificiellement la crédibilité du média.
L’un des droits les plus précieux de l’être humain est celui de communiquer librement sa pensée et ses opinions. Nulle loi ne doit restreindre arbitrairement la liberté de parole ou de presse. Mais celle-ci ne peut être exercée par des entreprises médiatiques qu’à condition de ne pas enfreindre d’autres droits tout aussi sacrés comme celui, pour chaque citoyen, de pouvoir accéder à une information non contaminée. A l’abri de la liberté d’expression, les entreprises médiatiques ne doivent pas pouvoir diffuser des informations fausses, ni conduire des campagnes de propagande idéologique, ou autres manipulations.
L’Observatoire international des médias considère que la liberté absolue des médias, réclamée à cor et à cri par les patrons des grands groupes de communication mondiaux, ne saurait s’exercer aux dépens de la liberté de tous les citoyens. Ces grands groupes doivent savoir désormais qu’un contre-pouvoir vient de naître et qu’il a vocation à rassembler tous ceux qui se reconnaissent dans le mouvement social planétaire et qui luttent contre la confiscation du droit d’expression. Journalistes, universitaires, militants associatifs, lecteurs de journaux, auditeurs de radios, téléspectateurs, usagers d’Internet, tous s’unissent pour forger une arme collective de débat et d’action démocratique. Les globalisateurs avaient déclaré que le XXIe siècle serait celui des entreprises globales ; l’association Media Watch Global affirme que ce sera le siècle où la communication et l’information appartiendront enfin à tous les citoyens.
Ignacio Ramonet
Directeur du Monde diplomatique de 1990 à 2008

Code de déontologie de l'ACR (Révisé en juin 2002) CANADA


Historique
Ce Code de déontologie a pour objet de montrer combien les propriétaires et les directeurs de
stations de radiotélédiffusion, de réseaux, et de services spécialisés (« radiotélédiffuseurs »)
sont conscients de ce qui constitue leur principale responsabilité en tant que partie intégrante
des médias de communication au Canada. Ils reconnaissent qu’ils doivent assurer à leurs
auditeurs ou téléspectateurs la diffusion de l’information et des nouvelles, leur procurer des
divertissements aussi variés que le sont les goûts des diverses catégories d’auditoires et qu’il
leur incombe, dans leurs relations avec les annonceurs et leurs agences, de se conformer aux
normes de probité professionnelle.

Une profession fragilisée : les journalistes français face au marché de l’emploi Christine Leteinturier-Laprise


Depuis le dernier état des lieux réalisé sous la direction de Claude-Jean Bertrand (1934-2007)[1][1] Claude-Jean BERTRAND (dir. ), L’arsenal de la démocratie :...
suite
, la France a connu beaucoup d’affaires mettant en cause les médias et les journalistes du fait d’informations fausses, abusives ou ne respectant pas la « présomption d’innocence » de coupables désignés

L’éthique des journalistes au xxe siècle. De la responsabilité devant les pairs aux devoirs à l’égard du public Jean-Marie Charon



Le xxe siècle restera comme la période de développement, de transformation et de diversification de la profession de journaliste[1] [1] Cf. Rémy Rieffel, « La profession de journalistes entre...
suite
. Il en va de même de sa pratique.

ميثاق الشرف الصحفي الأردني


المبادئ والاهداف
  الصحافة مسؤولية اجتماعية ورسالة وطنية
  تأكيد سيادة القانون ومساندة العدالة فيما يتصدى له القضاء
  حق الشعوب والافراد في حرية التعبير والحصول على المعلومات الصادقة
  العمل على تأكيد الوحدة الوطنية واحترام الاديان وعدم اثارة النعرات العنصرية أو الطائفية

ميثاق الشرف الصحفي المصري الذي وافق المجلس الأعلي للصحافة على إصداره بتاريخ 26 /3/1998


نحن الصحفيين المصريين أسرة مهنية واحدة، تستمد كرامتها من ارتباطها بضمير الشعب، وتكتسب شرفا من ولائها للحقيقة، وتمسكها بالقيم الوطنية والأخلاقية للمجتمع المصري..
وتأكيدا لدور الصحافة المصرية الرائد على امتداد تاريخنا الحديث، في الدفاع عن حرية الوطن واستقلاله وسيادته، والذود عن حقوقه ومصالحه وأهدافه العليا، والإسهام في حماية مكتساب الشعب وحرياته العامة، وفي مقدمتها حرية الصحيفة والرأي والتعبير والنشر..

ميثاق شرف الصحفيين التونسيين



يلتزم الصحافي بالسعي إلى الحقيقة وبالعمل على إبلاغها إلى الرأي العام في إطار ما يتوفّر من معلومات.
يلتزم الصحافي بالدفاع عن حرية الصحافة ولا يقبل المهام التي لا تتلاءم وكرامة المهنة وأخلاقياتها.

CHARTE DES JOURNALISTES SUISSES


Directives relatives à la Déclaration des devoirs et des droits du / de la journaliste
Préambule
Le droit à l’information, de même qu’à la libre expression et à la critique, est une des libertés fondamentales de tout
être humain.
Du droit du public à connaître les faits et les opinions découle l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes.
Aussi la responsabilité de ces derniers envers le public doit-elle primer celles qu’ils assument à l’égard de tiers,
pouvoirs publics et employeurs notamment.
Les journalistes s’imposent spontanément les règles nécessaires à l’accomplissement de leur mission d’information.
Tel est l’objet de la «Déclaration des devoirs» formulée ci-après.
Afin de s’acquitter de leurs devoirs journalistiques de manière indépendante et en conformité aux critères de qualité
requis, ils / elles doivent pouvoir compter sur des conditions générales adéquates d’exercice de leur profession. Tel
est l’objet de la «Déclaration des droits», qui suit.
Déclaration des devoirs
Le / la journaliste qui récolte, choisit, rédige, interprète et commente les informations respecte les
principes généraux de l’équité exprimés par une attitude loyale envers ses sources, les personnes
dont il / elle parle et le public; il / elle tient pour ses devoirs essentiels de:
1. Rechercher la vérité, en raison du droit qu’a le public de la connaître et quelles qu’en puissent
être les conséquences pour lui-même.
1.1 – Recherche de la vérité. La recherche de la vérité est le fondement de l’acte d’informer. Elle suppose la prise en
compte des données disponibles et accessibles, le respect de l’intégrité des documents (textes, sons et images), la
vérification, la rectification; ces aspects sont traités aux chiffres 3, 4 et 5 ci-dessous.
2. Défendre la liberté d’information et les droits qu’elle implique, la liberté du commentaire et de la critique,
l’indépendance et la dignité de la profession.
2.1 – Liberté de l’information. La liberté de l’information est la condition première de la recherche de la vérité. Il
appartient à chaque journaliste d’en défendre le principe, en général et pour lui / elle-même. Cette protection de la
liberté est assurée par l’application des chiffres 6, 9, 10 et 11 et par l’ensemble des droits énoncés ci-dessous.
2.2 – Pluralisme des points de vue. Le pluralisme des points de vue contribue à la défense de la liberté de
l’information. Il est requis lorsque le/la journaliste travaille pour un média en situation de monopole.
2.3 – Distinction entre l’information et les appréciations. Le / la journaliste veille à rendre perceptible pour le
public la distinction entre l’information proprement dite – soit l’énoncé des faits – et les appréciations relevant du
commentaire ou de la critique.
2.4 – Fonction publique. L’exercice de la profession de journaliste n’est pas compatible, en général, avec
l’occupation d’une fonction publique. Toutefois, cette incompatibilité n’est pas absolue. Des circonstances
particulières peuvent justifier une telle participation aux affaires publiques. Dans ce cas, il conviendra de veiller à une
stricte séparation des sphères d’activité et de faire en sorte que cette participation soit connue du public. Les conflits
d’intérêts sont dommageables à la réputation de la presse et à la dignité de la profession. La même règle s’applique,
par analogie, à tout engagement de caractère privé pouvant toucher de près ou de loin les activités professionnelles
et le traitement de l’actualité.
2.5 – Contrats d’exclusivité. Les contrats d’exclusivité passés avec une source ne peuvent porter sur des
informations touchant à des événements ou situations qui présentent une signification majeure pour l’information du
public et la formation de l’opinion publique. De tels contrats, lorsqu’ils contribuent à établir un monopole en
empêchant les autres médias d’accéder à l’information, sont dommageables à la liberté de la presse.
3. Ne publier que les informations, les documents, les images et les sons dont l’origine est connue de lui /
d’elle; ne pas supprimer des informations ou des éléments d’information essentiels; ne dénaturer aucun
texte, document, image et son, ni l’opinion d’autrui; donner très précisément comme telles les nouvelles non
confirmées; signaler les montages photographiques et sonores.
3.1 – Traitement des sources. L’acte premier de la diligence journalistique consiste à s’assurer de l’origine d’une
information et de son authenticité. La mention de la source est en principe souhaitable dans l’intérêt du public; sous
réserve d’un intérêt prépondérant au respect du secret de la source, celle-ci doit être mentionnée chaque fois qu’elle
constitue un élément important de l’information.
3.2 – Communiqués. Les communiqués émanant des pouvoirs publics, des partis politiques, des associations, des
entreprises ou de tout autre groupe d’intérêts doivent être clairement signalés comme tels.
3.3 – Documents d’archives. Les documents d’archives doivent être présentés comme tels, le cas échéant avec
mention de la date de première publication ou de première diffusion.
3.4 – Illustrations. Les photographies d’illustration et séquences filmées visant à mettre un sujet en image et
représentant des personnages et/ou des contextes sans relation directe avec les personnes et/ou les circonstances
mentionnées dans l’article ou l’émission doivent être reconnaissables comme telles. Elles doivent être clairement
distinguées des photographies et séquences filmées de caractère informatif ou documentaire, portant directement sur
les faits rapportés.
3.5 – Séquences de fiction. Les séquences et images de fiction jouées par des comédiens en lieu et place des
acteurs réellement impliqués dans les faits rapportés, lors de la présentation de sujets télévisés, doivent être
clairement signalées comme telles.
3.6 – Montages. Les photomontages et les vidéomontages peuvent se justifier dans la mesure où ils éclairent un
événement, illustrent une conjecture, offrent un recul critique, contiennent une charge satirique: ils doivent cependant
être très clairement signalés comme tels, afin que les lecteurs ou les spectateurs soient mis à l’abri de tout risque de
confusion.
3.7 – Sondages. Lors de la publication des résultats d’un sondage, les médias doivent donner au public toutes les
indications utiles à la compréhension de ces résultats. Les indications minimales sont: le nombre de personnes
interrogées, la représentativité, le terrain et la période de réalisation de l’enquête, le commanditaire. Le texte doit en
outre restituer les questions concrètes de manièrecorrecte quant à leur contenu.
3.8 – Audition lors de reproches graves. En vertu du principe d’équité (fairness) et du précepte éthique général
consistant à entendre les deux parties dans un conflit («audiatur et altera pars»), les journalistes ont pour devoir
d’entendre avant publication une personne faisant l’objet de reproches graves et de reproduire brièvement et
loyalement sa position dans le même article ou la même émission. Il est possible de renoncer exceptionnellement à
une telle audition lorsqu’un intérêt public prépondérant le justifie. Il n’y a pas d’obligation de donner à la partie touchée
par des reproches graves la même place, en termes quantitatifs, qu’à la critique la concernant. Les personnes mises
en cause doivent cependant disposer de la possibilité de prendre position sur les reproches graves.
4. Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des sons, des images ou des
documents; ne pas manipuler ou faire manipuler des images par des tiers en vue de les falsifier; s’interdire le
plagiat.
4.1 – Dissimulation de la profession. Le fait de dissimuler sa qualité de journaliste pour obtenir des informations,
des sons, des images ou des documents, qui seront utilisés dans une publication ou lors d’une diffusion relève des
méthodes déloyales.
4.2 – Recherches cachées. Une dérogation peut être admise à cette règle dans les cas où un intérêt public
prépondérant justifie la publication ou la diffusion et pour autant que les éléments ainsi obtenus ne puissent pas l’être
d’une autre manière. Elle l’est aussi lorsque l’enregistrement de sons et/ou d’images est de nature à mettre en danger
les journalistes engagés ou à fausser totalement les comportements des acteurs, toujours sous réserve d’un intérêt
public prépondérant; une attention particulière sera portée, alors, à la protection de la personnalité de personnes se
trouvant fortuitement sur le lieu des événements. Dans ces cas d’exception, tout/toute journaliste est cependant en
droit de faire objection, pour des raisons de conscience, au recours à des méthodes déloyales.
4.3 – Paiement pour des informations. Le paiement pour des informations ou des images à des tiers n’appartenant
pas au milieu professionnel est en principe proscrit, car il introduit une distorsion dans la libre circulation de
l’information. Il est toutefois admissible dans les cas où existe un intérêt public prépondérant et pour autant que les
éléments d’information ou les images ne puissent être obtenus par un autre moyen.
4.4 – Embargos. Si une information ou un document est remis à un ou plusieurs médias sous embargo et que cet
embargo est justifié (texte d’un discours qui n’a pas encore été prononcé, présence d’intérêts légitimes qui pourraient
être atteints par une diffusion prématurée, etc.), cet embargo doit être respecté. Un embargo ne peut être justifié à
des fins publicitaires. Si un embargo est considéré comme injustifié par une rédaction, celle-ci doit informer la source
de son intention de publier l’information, afin que les autres médias puissent en être informés.
4.5 – Interview. Une interview journalistique repose sur un accord entre deux partenaires, qui en établissent les
règles. Des conditions particulières fixées avant l’enregistrement (par exemple: interdiction de poser certaines
questions) doivent être rendues publiques lors de la publication. En principe, les interviews font l’objet d’une
autorisation. Les journalistes ne sont pas autorisés à construire une interview à partir d’une conversation informelle
sans l’accord explicite de la personne interrogée. Au moment d’autoriser la publication, la personne interviewée ne
peut pas apporter de modification substantielle au texte (modification du sens, biffer ou rajouter des questions). Elle
peut cependant corriger des erreurs manifestes. La personne interrogée doit pouvoir reconnaître ses déclarations,
même dans un texte très résumé. Si aucun accord ne peut être trouvé, les journalistes ont le droit de renoncer à une
publication ou de rendre le désaccord public. Lorsque les deux parties se sont entendues sur une version, il n’est plus
possible d’avoir recours à des versions antérieures.
4.6 – Entretien aux fins d’enquête. Les journalistes doivent informer leurs interlocuteurs sur l’objet de l’entretien
mené dans le cadre d’une enquête. Les journalistes sont autorisés à retravailler et raccourcir les déclarations de leurs
interlocuteurs, pour autant que le sens de ces déclarations ne s’en trouve pas changé. Les personnes interrogées
doivent connaître leur droit d’exiger que les propos prévus pour publication leur soient soumis.
4.7 – Plagiat. Le plagiat est un acte de déloyauté à l’égard de ses pairs, dès lors qu’il consiste à reprendre d’un
confrère ou d’un autre média, en termes identiques et sans les citer, des informations, précisions, commentaires,
analyses ou toute autre forme d’apport informatif.
5. Rectifier toute information publiée qui se révèle matériellement inexacte.
5.1 – Devoir de rectification. Le devoir de rectification est mis en oeuvre spontanément par le / la journaliste; il
participe de la recherche de la vérité. L’inexactitude matérielle concerne les aspects factuels et non les jugements
portés sur des faits avérés.
5.2 – Courrier des lecteurs. Les normes déontologiques s’appliquent également au courrier des lecteurs. Il convient
cependant d’accorder dans le courrier des lecteurs la plus large place possible à la liberté d’expression. C’est
pourquoi les rédacteurs chargés des lettres de lecteurs ne doivent intervenir que si celles-ci contiennent des violations
manifestes de la «Déclaration des devoirs et des droits du / de la journaliste». Les lettres de lecteurs doivent être
signées par leurs auteurs. Elles ne peuvent être publiées sous forme anonyme que par exception dûment justifiée.
Les lettres de lecteurs peuvent être remaniées et raccourcies. Par souci de transparence, la rubrique qui est réservée
aux lettres de lecteurs devrait contenir un avis régulier précisant que la rédaction se réserve le droit d’abréger les
lettres. Est considéré comme exception le cas où un lecteur ou une lectrice exige la publication de l’intégralité de son
texte; l’alternative est alors de répondre à son voeu ou de renoncer à la publication.
6. Garder le secret rédactionnel; ne pas révéler les sources des informations obtenues confidentiellement.
6.1 – Secret rédactionnel. Le devoir professionnel de garder le secret rédactionnel est plus large que l’autorisation
légale de refuser de témoigner. Ce secret protège les sources matérielles du / de la journaliste (notes, adresses,
enregistrements de sons ou/et d’images, etc.). Il protège ses informateurs, dès lors que ces personnes n’ont accepté
de lui parler que pour autant que les informations publiées ou diffusées ne permettent pas de les identifier.
6.2 – Exceptions à la dispense de témoignage. Quels que soient les cas d’exception prévus par la loi à la dispense
de témoignage du / de la journaliste, il convient d’opérer dans chaque situation une pesée des intérêts entre le droit
du public à être informé et d’autres intérêts dignes de protection. Cette évaluation doit avoir lieu si possible avant, et
non après, l’engagement à respecter la confidentialité de la source des informations. Dans certains cas extrêmes, le /
la journaliste peut se sentir délié/e de son engagement à la confidentialité: notamment dans le cas où il / elle prendrait
connaissance de crimes ou de menaces particulièrement graves, ainsi que d’une atteinte à la sécurité intérieure ou
extérieure de l’Etat.
7. Respecter la vie privée des personnes, pour autant que l’intérêt public n’exige pas le contraire; s’interdire
les accusations anonymes ou gratuites.
7.1 – Protection de la vie privée. Toute personne a droit au respect de sa vie privée. Le / la journaliste ne peut
photographier une personne sans son consentement. De même, il convient de renoncer à harceler des personnes
dans leur sphère privée (intrusion dans un domicile, filature, surveillance, harcèlement téléphonique, etc.) Cela est
tout particulièrement valable lorsqu’elles ont demandé à être laissées en paix. Même dans le domaine public, il n’est
admissible de photographier des personnes privées sans leur autorisation que si elles ne sont pas mises en évidence
sur l’image. En revanche, il est permis lorsque l’intérêt public le justifie, de rendre compte par l’image de l’intervention
publique de personnes privées.
7.2 – Personnes en situation de détresse. Des précautions particulières doivent être prises auprès des personnes
en situation de détresse et de deuil ou sous le choc d’un événement, tant pour elles-mêmes que pour leur famille ou
leurs proches. Aucune interview d’un malade dans un hôpital ou dans tout autre établissement similaire ne pourra être
réalisée sans l’autorisation du responsable de l’établissement.
7.3 – Personnalités. Les photographies et les images télévisées de personnalités doivent prendre en compte le fait
que celles-ci aussi ont un droit à la vie privée et à la protection de leur image; le / la journaliste peut considérer que
les personnalités n’ont, d’une manière générale, pas envie d’être traitées autrement qu’il / elle ne le souhaiterait pour
lui/elle-même.
7.4 – Enfants. Les enfants sont dignes d’une protection particulière; cette disposition vaut aussi pour les enfants de
personnalités publiques ou de personnalités qui font l’objet de l’attention des médias. Une retenue particulière est
indiquée dans les comptes rendus portant sur des crimes violents et impliquant des enfants (que ce soit comme
victimes, comme auteurs présumés ou comme témoins). Cette retenue vaut particulièrement lors d’une enquête
journalistique.
7.5 – Présomption d’innocence. Les comptes rendus et reportages sur les affaires judiciaires veilleront à prendre en
considération la présomption d’innocence dont jouit le justiciable. Après une éventuelle condamnation, ils tiendront
compte de la famille et des proches du condamné, ainsi que de ses chances futures de réinsertion sociale.
7.6 – Mention des noms. En application de cette dernière disposition, le / la journaliste ne publiera en principe pas le
nom ni tout autre élément permettant d’établir l’identité d’une personne mêlée à une affaire judiciaire, de manière à ce
que cette personne ne puisse être identifiée hors de son cercle familial, social ou professionnel, informé
indépendamment des médias. Des exceptions sont toutefois admises à cette règle:
lorsqu’un intérêt public prépondérant le justifie;
lorsque la personne exerce un mandat politique ou une fonction publique importante et qu’elle est poursuivie pour
avoir commis des actes incompatibles avec cette activité;
lorsque la notoriété de la personne est reconnue, cette notion s’appréciant de manière restrictive, et que les actes
qui lui sont reprochés sont en rapport avec les causes de sa notoriété;
lorsque la personne rend elle-même publique son identité ou accepte expressément que cette dernière soit dévoilée
et lorsqu’une autorité officielle dévoile cette identité publiquement;
lorsque la publication est indispensable pour éviter une confusion préjudiciable à un tiers.
7.7 – Non-lieu, classement et acquittement. Lorsqu’un personne a été mêlée à une affaire judiciaire et qu’une
décision de classement a été prise, qu’un non-lieu a été prononcé ou qu’un verdict d’acquittement a été rendu,
l’annonce du classement, du non-lieu ou du verdict d’acquittement doit être, quant à la forme, proportionnelle à la
présentation du délit. Si l’identité de la personne a été publiée, en application des exceptions prévues ci-dessus, ou
que la personne était identifiable, l’annonce de la décision judiciaire en tiendra compte dans un esprit d’équité.
7.8 – Affaires de moeurs. Dans les affaires de moeurs, les victimes font l’objet d’une protection particulière. Aucun
terme ne doit être utilisé qui permette d’identifier la victime. Dans les affaires impliquant des mineurs, une attention
particulière doit être portée à l’utilisation du terme d’inceste.
7.9 –Suicide. Toute information sur la mort d’une personne suppose que l’on pénètre dans l’intimité de cette
personne. C’est pourquoi les médias respectent la plus grande retenue dans les cas de suicide. Les suicides ne
peuvent faire l’objet d’une information que par exception, dans les situations suivantes:
lorsqu’ils ont provoqué un grand écho public;
lorsqu’il s’agit d’une personnalité publique et pour autant que le suicide ait une relation probable avec la fonction de
la personne ou les raisons de sa notoriété;
lorsqu’ils se sont produits en relation avec un crime révélé par la police;
lorsqu’ils ont un caractère de manifestation et qu’ils visent à rendre l’opinion attentive à un problème non résolu;
lorsqu’ils suscitent une discussion publique;
lorsqu’ils donnent cours à des rumeurs et des accusations.
7.10 – Images sur des guerres, des conflits et de personnalités. Les photographies et les images télévisées sur
des guerres, des conflits, des actes de terrorisme, ainsi que les images de personnalités doivent faire, avant
publication ou diffusion, l’objet d’un examen attentif portant en particulier sur les questions suivantes touchant à la
protection de la personnalité:
Que représentent exactement la photographie ou les images?
La scène est-elle de nature à blesser la ou les personnes représentées sur l’image, celui ou celle qui les regarde,
ou les deux?
Si le document témoigne d’un moment de l’histoire contemporaine, est-ce que le droit à la paix des morts ne pèse
pas plus lourd que l’intérêt public à une publication?
En cas de recours à des documents d’archives, une nouvelle publication est-elle autorisée, la personne représentée
sur l’image se trouve-t-elle toujours dans la même situation?
8. Respecter la dignité humaine; le / la journaliste doit éviter toute allusion, par le texte, l’image et le son, à
l’appartenance ethnique ou nationale d’une personne, à sa religion, à son sexe ou à l’orientation de ses
moeurs sexuelles, ainsi qu’à toute maladie ou handicap d’ordre physique ou mental, qui aurait un caractère
discriminatoire; le compte rendu, par le texte, l’image et le son, de la guerre, d’actes terroristes, d’accidents
et de catastrophes trouve ses limites dans le respect devant la souffrance des victimes et les sentiments de
leurs proches.
8.1 – Respect de la dignité humaine. Le respect de la dignité humaine est une orientation fondamentale de l’activité
d’informer. Il doit être mis constamment en balance avec le droit du public à l’information. Le respect doit être observé
aussi bien envers les personnes directement concernées ou touchées par l’information qu’envers le public dans son
ensemble.
8.2 – Interdiction des discriminations. Lorsqu’une information porte sur un délit, des indications touchant
l’appartenance ethnique, la religion ou l’orientation des moeurs sexuelles, ainsi qu’une maladie ou un handicap
d’ordre physique ou mental, peuvent être admises pour autant qu’elles soient nécessaires à la compréhension du
récit. La mention de la nationalité ne devrait faire l’objet d’aucune forme de discrimination: lorsqu’elle n’est pas
systématique (et donc appliquée aussi aux ressortissants nationaux), elle doit répondre aux mêmes conditions
restrictives que les autres indications. Une attention particulière sera accordée au fait que ces indications peuvent
renforcer les préjugés contre des minorités.
8.3 – Protection des victimes. Les auteurs de comptes rendus et reportages sur des événements dramatiques ou
des actes de violence devront toujours peser avec soin le droit du public à être informé et les intérêts des victimes et
des personnes concernées. Le / la journaliste proscrit toute présentation de caractère sensationnel, dans laquelle la
personne humaine est dégradée au rang d’objet. C’est en particulier le cas de mourants, de personnes souffrantes,
de cadavres dont l’évocation par le texte ou la présentation par l’image dépasseraient, par les détails des
descriptions, la durée ou la grosseur des plans, les limites de la nécessaire et légitime information du public.
8.4 – Images sur des guerres et des conflits. Les photographies et les images télévisées sur des guerres et des
conflits doivent faire, avant publication ou diffusion, l’objet d’un examen attentif portant sur le respect de la personne
humaine:
Les personnes représentées sur la photographie ou les images sont-elles identifiables comme individus?
Leur dignité humaine serait-elle atteinte par une publication?
Une éventuelle atteinte à la dignité humaine est-elle justifiée par le fait qu’il s’agit d’un témoignage unique d’une
situation appartenant à l’histoire contemporaine?
8.5 – Images d’accidents, de catastrophes et de crimes. Les photographies et les images télévisées sur des
accidents, des catastrophes ou des crimes doivent respecter la dignité humaine en prenant en outre en considération
la famille et les proches de la personne concernée, en particulier sur le terrain
de l’information locale et régionale.
9. N’accepter aucun avantage, ni aucune promesse qui pourraient limiter son indépendance professionnelle
ou l’expression de sa propre opinion
9.1 – Indépendance. La défense de la liberté de la presse passe par la sauvegarde de l’indépendance des
journalistes. Celle-ci doit faire l’objet d’une vigilance constante. Il n’est pas interdit d’accepter à titre individuel des
invitations ou de menus présents, dont la valeur ne dépasse pas les usages courants, tant dans les rapports sociaux
que dans les rapports professionnels. En revanche, la recherche de l’information et sa publication ne doivent en
aucun cas être influencées par l’acceptation d’invitations ou de cadeaux.
9.2 – Liens d’intérêts. Le journalisme économique et financier est plus particulièrement exposé à l’offre d’avantages
divers et à l’obtention d’informations privilégiées. Les journalistes ne doivent pas utiliser ou faire utiliser par des tiers
des informations qu’ils obtiennent avant qu’elles soient portées à la connaissance générale du public. Ils ne doivent
pas écrire à propos de sociétés ou de titres dans lesquels eux-mêmes ou leur proche famille détiennent des
participations telles qu’elles peuvent créer des conflits d’intérêt. Ils ne doivent pas accepter de participations à des
conditions privilégiées en échange d’articles, sans même que ces articles soient complaisants ou suivis.
10. S’interdire de confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire; n’accepter aucune consigne,
directe ou indirecte, des annonceurs publicitaires.
10.1 – Séparation entre la partie rédactionnelle et la publicité. La séparation entre la partie rédactionnelle,
respectivement le programme, et la publicité doit être signalée de manière visible et claire pour l’entendement. Il est
de la responsabilité du / de la journaliste d’observer cette séparation et de ne pas la transgresser en intégrant de la
publicité clandestine dans les articles ou émissions. La transgression intervient lorsque la mention d’une marque, d’un
produit ou d’un service, ou la répétition de cette mention, ne répond pas à l’intérêt public légitime ni à l’intérêt des
lecteurs ou auditeurs à être informés.
10.2 – Reportages publicitaires. Le / la journaliste ne rédige en principe pas de reportages publicitaires, afin de ne
pas compromettre sa crédibilité professionnelle. Il / elle relate selon les critères professionnels habituels les
événements dans lesquels son média est engagé comme sponsor ou partenaire.
10.3 – Boycottage par un annonceur. Le / la journaliste veille à préserver la liberté de l’information lorsqu’elle est
atteinte, entravée ou menacée par des intérêts privés, en particulier sous la forme de boycottage ou de menace de
boycottage par un annonceur, pour autant que l’information réponde à un intérêt public légitime.
11. N’accepter de directives journalistiques que des seuls responsables désignés de sa rédaction, et pour
autant que ces directives ne soient pas contraires à la présente 0déclaration.
Tout/toute journaliste digne de ce nom observe strictement les règles essentielles énoncées cidessus.
Au surplus, sauf quant à se soumettre au droit commun de chaque pays, il / elle n’admet
en matière professionnelle d’autre juridiction que celle de ses pairs, du Conseil de la presse ou de
tout autre organe analogue légitimé à se prononcer sur les questions d’éthique professionnelle. Il /
elle rejette toute ingérence, étatique ou autre, dans ce domaine.
Déclaration des droits
Le plein respect par les journalistes des devoirs énoncés ci-contre requiert qu’ils / qu’elles
jouissent, au minimum, des droits suivants:
a. Libre accès du/de la journaliste à toutes les sources d’information et droit d’enquêter sans entraves sur
tous les faits d’intérêt public; le secret des affaires publiques ou privées ne peut lui être opposé que par
exception, dûment motivée de cas en cas.
a.1 – Indiscrétions. Les médias sont libres de faire état d’informations qui leur sont transmises grâce à des fuites,
sous certaines conditions:
la source des informations doit être connue du média;
le sujet doit être d’intérêt public; l’avantage qu’une publication des informations peut procurer dans la concurrence
entre médias ne constitue pas une justification;
il doit exister de bonnes raisons de publier l’information sans attendre;
il doit être avéré que le sujet ou le document est classé secret ou confidentiel à titre définitif ou pour une longue
durée et qu’il n’est pas simplement soumis à un embargo de quelques heures ou quelques jours;
l’indiscrétion doit avoir été commise sciemment et volontairement par son auteur, elle ne doit pas avoir été obtenue
par des méthodes déloyales (corruption, chantage, écoute clandestine, violation de domicile ou vol);
la publication ne doit pas toucher des intérêts extrêmement importants, tels que les droits et secrets dignes de
protection.
a.2 Entreprises privées. Les entreprises privées n’échappent pas au domaine de la recherche journalistique lorsque
leur poids économique et/ou leur rôle social en font des acteurs importants dans une région donnée.
b. Droit pour le / la journaliste de n’accomplir aucun acte professionnel – et en particulier de n’exprimer
aucune opinion – qui soit contraire aux règles de sa profession ou à sa conscience; il / elle ne doit encourir
aucun préjudice du fait de son refus.
c. Droit pour le / la journaliste de refuser toute directive et toute subordination contraires à la ligne générale
de l’organe d’information auquel il / elle collabore; cette ligne doit obligatoirement lui être communiquée par
écrit avant son engagement définitif; elle n’est pas modifiable ni révocable unilatéralement sous peine de
rupture de contrat.
d. Droit pour le / la journaliste à la transparence quant aux participations de leur employeur. Droit pour le / la
journaliste membre d’une équipe rédactionnelle d’être obligatoirement informé à temps et entendu avant
toute décision propre à affecter la vie de l’entreprise; l’équipe des journalistes doit notamment l’être avant
décision définitive sur toute mesure modifiant la composition ou l’organisation de la rédaction.
e. Droit pour le / la journaliste à une formation professionnelle et à une formation permanente adéquates.
f. Droit pour le / la journaliste de bénéficier de conditions de travail garanties par une convention collective, y
compris le droit d’avoir, sans encourir de préjudice personnel, une activité au sein des organisations
professionnelles.
g. Droit pour le / la journaliste de bénéficier en outre d’un contrat d’engagement individuel; celui-ci doit
garantir sa sécurité matérielle et morale, en particulier grâce à une rémunération correspondant à sa fonction,
à ses responsabilités, à son rôle social, et suffisante pour assurer son indépendance économique.
Ainsi décidé lors de la séance constitutive du Conseil suisse de la presse du 18 février 2000 et révisé lors des
séances plénières du Conseil du 9 novembre 2001, du 28 février 2003 et du 7 juillet 2005.