Médiateurs de presse ou press oMbudsMen La presse en quête de crédibiLité a-t-eLLe trouvé son Zorro ? Frédérique béal et Daniel cornu part 1


médiaTeur : les  origines

Avant de se pencher sur la spécificité des médiateurs de presse, revenons aux origines de la fonction. Cest en 1809 que le parlement suédois met en place le tout premier ombudsman, pour « protéger le citoyen et lui garantir léquité des déci- sions administratives prises par le gouvernement ». Il faudra quand même attendre les années 1950 pour que ce « principe de régulation » séduise dautres pays : la Scandinavie, le Canada, lAustralie, la Nouvelle Zélande, la Tanzanie
En 1967, la Grande-Bretagne nomme un «commissaire parlementaire pour ladministration ». En France, la loi du 3 janvier 1973 crée la fonction de « médiateur de la République » dont le premier en poste sera Antoine Pinay. Il devient le premier « interlocuteur du citoyen quand celui-ci, en litige avec une administration toute puissante, ne sait plus comment trouver une solution3. »

Chaque nation inscrit ainsi, dans la définition de la fonction médiatrice, les parti- cularités liées à son contexte national : défenseur du citoyen, protecteur du public, enquêteur général, aide du citoyen, procureur pour la défense des droits de la personne, avocat du peuple …

Depuis 1978, un certain nombre de médiateurs se sont regroupés en association :

linstitut international des médiateurs, dont le siège se situe au Canada.4
Zorro est arrivé sans se presser

Le médiateur, ce trait dunion entre deux parties, va finir par inspirer une presse qui tente de résoudre ses difficultés (perte de crédibilité, de lectorat ou daudience) en renouvelant les liens avec son public. Elle pense avoir trouvé son Zorro : justicier de linformation, défenseur des lecteurs

Ainsi, en 1913, Joseph Pulitzer5 nomme le premier ombudsman6 nord-américain. A un moment le New York World hésite sur sa ligne éditoriale, son directeur voit, par ce biais, le moyen dassurer aux lecteurs quils peuvent croire ce qui y est publié !
Lombudsman cautionnera la qualité de linformation.

Quelques années plus tard, la presse japonaise sinspire à son tour du principe de médiation. En 1922, lAsahi Shimbun, un quotidien de Tokyo, met en place un comité de journalistes pour recevoir les plaintes et prendre en compte les remarques des lecteurs.

En 1938, son confrère, le quotidien Yomiuri Shimbun nomme une équipe de journa- listes responsables de la qualité de linformation. Ils rencontrent tous les jours les rédac- teurs en chef des différentes éditions pour faire le point sur les plaintes des lecteurs.
Les entreprises de presse japonaises attribuent des appellations variées aux programmes de médiation. La plus répandue est celle de « comité de vérification des journaux », mais on parle aussi de « cabinet dinspection des informations », de
« département dévaluation du contenu des informations », de « section de vérifi- cation des articles »… Les membres de ces comités ne sont pas officiellement appelés médiateurs ; ils sauto-désignent plutôt comme« représentants des lecteurs ».

Il faut attendre soixante ans aux Etats-Unis pour que le Washington Post se dote à son tour dun ombudsman. Il est cette fois-ci, chargé des relations entre le journal et ses lecteurs. Il entend leurs griefs, rédige des notes internes, écrit et publie, en toute liberté, une chronique régulière7. En parallèle, il est chargé de veiller à lindé- pendance du journal.
Petit rappel historique des années 1970 aux Etats-Unis : le Washington Post publie les « dossiers du Pentagone » sur les mensonges du gouvernement américain concer- nant la guerre du Vietnam et dénonce le scandale du Watergate. Des révélations pro- pres à engendrer le doute dans lesprit des lecteurs.
Info ou intox ? Le médiateur peut répondre.

Toujours dans les années 1970, la Suède crée un bureau des médiateurs de presse :
« Allmänhetens Pressombudsman »8. Linitiative en revient au Conseil de presse (créé en 1916, le plus vieux d’Europe). Lombudsman est nommé par un comité spé- cial composé du chef du « parlement des ombudsmen », du président du barreau des avocats suédois et du président du club national de la presse. Les médiateurs ne dépendent daucun titre de presse spécifique et peuvent répondre pour tous les journaux.

Le quotidien brésilien Folha de São Paulo, au Brésil, a pris du temps pour adopter son ombudsmanato9. Prévu en 1986, le poste ne sera pourvu que trois ans plus tard, en 1989 : la présence dun médiateur au sein dune rédaction ne simpose pas. Il faut préciser, quà cette époque, le journal repense entièrement sa ligne éditoriale et restructure sa rédaction. Pour que la fonction soit mieux acceptée, la direction propose la délicate mission à un journaliste respecté par lensemble de la rédaction : le correspondant du journal en France. La notion de médiation est alors une grande première au Brésil ; la définition de lombudsman nexiste ni dans les textes fonda- teurs du quotidien, ni dans les médias dinformations.

la presse européenne couvre la médiation

Enfin dans les années 1980 et 1990 soit soixante-dix ans après lexpérience du New York World le reste de la presse européenne couvre le concept de la médiation. El Pais en Espagne, La Tribune de Genève en Suisse, en France La Nouvelle République du Centre Ouest, Le Monde (en avril 1994) vont alors doter leur rédaction respective dun poste de médiateur.
Encore une fois, ces médias affrontent, dans ces années-là, une situation de
« crise ». Le Monde, par exemple, met en place une nouvelle ligne éditoriale afin de reconquérir sa position dominante dans la presse française. Le quotidien national
« de référence » tente de restaurer la frontière qui séparait la presse dite « sérieuse », dont il fait partie, de la presse « à sensation ».10

Peut-on faire le rapprochement entre lintérêt de la presse française pour la média- tion et certaines « affaires » qui secouent la presse : lassassinat de Grégory Villemin, le charnier de Timisoara, la couverture de la guerre du Golfe, la« fausse interview » de Fidel Castro, etc. ? La perte de crédibilité illustrée par ces traitements douteux de linformation exige en tous cas des réponses neuves et efficaces.
Par ailleurs, le développement d’Internet et la possibilité pour chacun de produire de linformation, le succès de la presse gratuite, la multiplication des sources dinforma- tion et leur meilleure accessibilité, la curiosité grandissante du public et un esprit criti- que aiguisé, accélèrent le phénomène de mise en cause de la légitimité de la presse.
Les dias, dans leur ensemble, se sentent obligés daffirmer et de réaffirmer leur volonté dune information de qualité, de « re-crédibiliser » leurs journalistes, de redorer leur promesse éditoriale pour reconquérir leur public.

La presse audiovisuelle suivra elle aussi le mouvement. Dabord en Amérique du Nord : en réaction à « laffaire Lester »11, le média de service public SRC Radio Canada sattache le service dun ombudsman. Puis ce sera le tour, en France, de laudiovisuel public : Radio France Internationale et FranceTélévisions en 1998 ; Radio France Outremer et Radio France en 2002.

médiaTeur réConCiliaTeur ou ombudsman régulaTeur ?

Médiateur et ombudsman, deux noms si proches et pourtant différents. Le rôle attri- bué à lun et à lautre varie nettement en fonction de la société dans laquelle il évolue.
Peut-on parler dun médiateur pour les pays latins et dun ombudsman pour les pays anglo-saxons ? Peut-on parler dun médiateur lorsque le poste est créé par un média à linitiative dune direction qui cherche à se réconcilier avec son public pour le reconquérir ?
Peut-on parler dun ombudsman lorsque la décision de nommer quelquun est issue de la volonté dun Conseil de presse afin de faire respecter un code de déonto- logie commun à toute la presse ?
Deux modèles théoriques, lun sur les rails de la voie médiatique, lautre sur ceux
de la voie juridique.

le « médiateur réconciliateur »

Serait-il linterlocuteur privilégié du média et de ses lecteurs, auditeurs ou télés- pectateurs, quil traiterait à égalité ? Cest le cas au Washington Post. Au tout début, lombudsman devait y procéder à une analyse critique du traitement de linformation et publier une chronique hebdomadaire dans lédition dominicale. Son texte se lisait dans les pages dopinion et déditoriaux du quotidien13. Aujourd’hui son rôle a évo- lué. Il se veut linterprète des incompréhensions des lecteurs à propos du journal et du journalisme quil pratique14.

A travers son microscope de chercheur-observateur, Claude-Jean Bertrand, spécia- liste des questions déthique journalistique, définit ainsi le médiateur : « Son rôle est découter les usagers mécontents, de faire une enquête et, dans les cas importants, de publier ses conclusions dans une chronique hebdomadaire. Il ouvre une porte au public, lui prouve quon est prêt à écouter ses critiques. »
Partant du principe que trop peu dentreprises de presse françaises jouent le jeu de la médiation, Jean-Marie Charon, sociologue des médias au CNRS, insiste en 1998 sur la nécessité de mettre en place des médiateurs, dans un rapport rendu à Catherine Trautmann (alors ministre de la Culture et de la Communication) : « Le principe est dinsti- tuer au sein ou aux côtés des rédactions, un lieu daccueil et danalyse des réactions, des questionnements ou des mises en cause émanant du public ». Suite à ces recomman- dations, plusieurs médiateurs seront nommés dans les chaînes de service public.
Réconcilier lecteur et presse écrite est aussi lobjectif du bureau de lombuds- man irlandais, même si sa récente nomination provient dune recommandation du ministre de la justice pour qui lautorégulation de la presse écrite et son indépen- dance passent par une réforme de la loi sur la diffamation – loi plus sévère avec condamnations et la modification des statuts du Conseil de presse.

le médiateur veille à ce que les journaux ne s’arrogent pas le droit d’être au-dessus des lois.

Son rôle est aussi de faire en sorte que le droit des individus, tel quil est garanti dans la constitution de la République, soit respecté. Le bureau des ombudsmen peut faire appel à la Cour suprême de justice s’il le juge nécessaire. Comment interpeller lombudsman en Afrique du Sud ? Il est demandé au plaignant de dabord contacter le média. Sil nest pas satisfait de la réponse, le plaignant pourra sadresser à lombudsman, dans un délai de dix jours à partir de la publication ou diffusion. L’ombudsman a toutefois la possibili de rallonger ce délai s’il estime que la plainte est valable. Une fois la plainte et la copie de larticle en sa posses- sion, lombudsman contactera le média pour trouver une conciliation. Si ce nest pas le cas, les différentes parties doivent rassembler les éléments pour étayer leur position, dans un délai de sept jours ouvrables. Une fois rendue, la décision de lombudsman peut faire lobjet dun appel.

Même cas de figure en Suède. Le bureau des ombudsmen (Allnhetens Pressombudsman) doit fournir conseil et assistance aux personnes qui sestiment lésées par des informations publiées dans un journal, un magazine ou sur un site dinforma- tions en ligne. Les ombudsmen mènent alors une enquête sur les éventuelles dérives journalistiques pour aboutir, si nécessaire, à une sanction du Conseil de presse.

Autre facette de la pratique de la médiation : celle qui consiste à éviter les condam- nations émanant soit du Conseil de presse, soit de la justice. En réglant les plaintes des lecteurs à lamiable, le médiateur du Volkskrant, quotidien néerlandais, « critique de la maison, conscience du journal et allié du lecteur, est surtout fier davoir évité, par la médiation, de nombreux passages de son organe de presse devant le Conseil de Presse néerlandais ».16  Idem en Angleterre la direction mais aussi les avocats du Guardian ont créé le poste de médiateur en novembre 1997. Une nouvelle option pour traiter les litiges ailleurs quen cours de justice.

le médiateur : un « mars-ien » ?

Claude-Jean Bertrand1considérait le médiateur comme lun des 80 Moyens dAssurer la Responsabilité Sociale dun média, un M.A.R.S.
Ne serait-il pas plutôt un « MARS-ien » sur la planète de la presse?
Sans vouloir transformer les médiateurs en petits bonshommes verts, leur pré- sence continue de paraître surprenante. Henri Amar, médiateur du groupe de presse La Dépêche du Midi, ne peut sempêcher de le noter : « La fonction de médiateur constitue, à elle seule, un étonnant paradoxe lorsquelle sexerce dans un journal,
une radio, une chaîne de télévision, bref, un espace privilégié de communication. Communiquer cest en effet, par définition même, aller vers lautre, écouter sa voix, sen faire le fidèle écho ou y répondre, et on ne comprend, par conséquent pas les raisons pour lesquelles il serait nécessaire de surajouter une dimension médiatrice là où, par principe et par essence, on ne devrait pas y avoir recours. »

Même remarque de Jean-Louis Antoine, tout nouveau et premier médiateur de l’Est Républicain. Il se demande si le médiateur nest pas une réponse à lévolution de la profession. Pour lui les jeunes journalistes vont de moins en moins au contact des gens.

mélange des genres

Il est parfois difficile de faire la différence entre le service du courrier des lecteurs- auditeurs-téléspectateurs, le service des abonnements et le médiateur. Les frontres sont minces, le mélange des genres facile. Et les pistes se brouillent. Tel journal enta- mera une tentative de médiation dans son courrier des lecteurs, telle radio en invitant les auditeurs à prendre la parole, tel gratuit en créant un groupe-test de lecteurs qui ressemble davantage à de laction marketing quà de la médiation journalistique

Robert Solé, médiateur du Monde, disait allier les fonctions de « réceptionniste en chef du courrier, davocat et de juge de paix ».
Il est facile de comprendre comment le public peut sy perdre : il fait ce quil peut pour sy retrouver, saisit qui il peut en se disant que sa requête aboutira bien sur le bureau ou lordinateur de quelquun Les chemins de recours ou dinterpellation sont en général mal fléchés.

Au Midi Libre, lorsque le service des lecteurs est interpellé sur une question dactualité, le courrier est confié au médiateur.

Loïc Hervouet, médiateur de RFI, constate le même type de confusion ou dinstrumentalisation chez les auditeurs : « malins, ils multiplient parfois les desti- nataires, voire les envois, on ne sait pas toujours précisément qui ils ont saisi princi- palement. Ainsi arrive-t-il quun interpellateur reçoive, une, deux, voire trois répon- ses à son message. Encore heureux que les réponses soient convergentesMais il arrive aussi (une chance, cest rare !) que le courrier reste sans réponse, chacun des destinataires croyant (ou espérant) quun autre interpellé aura répondu. »

À TF1, douze personnes travaillent au service « accueil des téléspectateurs », qui transmet à la rédaction la moindre critique enregistrée. « Si personne na le titre de médiateur, les reproches que nous répercutons sont bien pris en compte par les journalistes », explique le chef du service, Fabrice Dones.
le ParTenaire du diaTeur :
le PubliC aCTiF

Véronique Maurus du Monde : « Il existe, parmi nos lecteurs, une variété parti- culièrement méritante : ce sont les « rectifieurs », ces pêcheurs de perles au long cours qui, lannée durant, scrutent nos pages sans relâche et collectionnent les abus, erreurs et lapsus comme autant de joyaux. Tantôt sévères, tantôt aimables ou franchement goguenards, ils nous adressent régulièrement leurs butins, qui, transmis aux coupa- bles, produisent autant de rectificatifs et contribuent ainsi à la qualité du journal. »18

« J’écris dès que quelque chose ne me convient pas. »
Françoise royer

Du côté des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, la démarche réactive reste assez imprécise. Françoise Royer, retraitée, a pris le temps de couvrir Internet et avoue se servir de sa messagerie très régulièrement. « Jécris s que quelque chose ne me convient pas ! Je regarde beaucoup la télévision. Envoyer des courriels cest un moyen de lutter contre la télé qui dit tout et nimporte quoi ! Je regarde sur Internet si une émission a un site et jécris En général cest le médiateur qui répond ». Françoise, qui a interpellé France 3, a été invitée à participer à lémission de la médiatrice.
Hervé Pruvost, salarié et re de deux enfants, confie être un« habitué de linterpellation ». Il se considère comme un militant et ne compte plus les courriers postaux ou électroniques envoyés aux politiques et aux médias. Peu lui importe la réponse, ce qui compte, cest dêtre entendu ! « Nous les téléspectateurs, on est des petites gens quon ninterroge pas beaucoup. Mais on a des idées qui pourraient faire avancer les choses ». Sa démarche le conduira, lui aussi, sur le plateau de lémission
« Votre télé et vous » sur France 3. 19
Deux démarches différentes mêmes attentes : être entendu et ne pas être considéré comme quantité négligeable.
Quand le public se rassemble pour critiquer

Le public français commence à sorganiser pour mieux soutenir certains médias.
La naissance des associations de soutien de lecteurs se produit souvent dans un contexte économique délicat pour le titre, comme ce fut le cas pour le quotidien Le Monde en 1985 ou pour Libération en octobre 2006. Lassociation peut alors pren- dre une participation financière dans le capital. Lobjectif est de réunir des personnes attachées à la ligne éditoriale du journal et prêtes à la défendre. Voire à défendre la survie même de lentreprise. Linitiative peut également être prise par les salariés du journal eux-mêmes.
Il existe aujourd’hui un certain nombre dassociation « amis de » : au Monde diplomatique, La Vie, etc… mais dont le soutien relève davantage dune aide écono- mique ou dun soutien politique que dune véritable participation critique.

Association de téléspectateurs, « Les Pieds dans le PAF » se veut acteur du Paysage Audiovisuel Français « pour que les citoyens se ré-approprient leur pre- mier média d’information et de divertissement afin qu’il devienne un véritable outil de la cohésion sociale ».
Mais aussi pour se faire entendre.

En Belgique, lAssociation des Téléspectateurs Actifs (ATA) a, pendant huit ans, réuni jusquà deux cents adhérents. Elle a obtenu de la télévision publique belge la mise en place de la signalétique anti-violence, la mise à lantenne dun JT pour enfants ou encore la création dune émission de médiation avec les téléspectateurs.

LAssociation pour la Quali de l’InformaTion (AQIT) rassemble depuis 2003 des non-journalistes insatisfaits du fonctionnement des médias de presse. Préoccupés par les répercussions de ces dysfonctionnements sur le débat public et la démocra- tie, ces hommes et ces femmes au profil très différent cherchent « lamélioration de lacui intellectuelle et politique du citoyen ». Ils organisent des forums et des cafés-médias où se rencontrent, sur des thématiques précises, des journalistes et le public20.

Action-CRItique-MEDias (Acrimed) est une association née en1995. Elle regroupe des « journalistes et salariés des médias, des chercheurs et universitaires, des acteurs du mouvement social et des « usagers » des médias ». Elle décrypte le traitement de linformation selon une « critique indépendante, radicale et intransigeante »21.
A Lyon, les ateliers de la citoyenneté, l’Institut d’Etudes Politique et le club de la presse organisent chaque mois depuis 2004 un « café média » qui réunit du public et des professionnels de linformation. 22