CHARTE DE DEONTOLOGIE DU POINT


Le Point est un journal d’informations indépendant. Cette liberté ne peut aller sans le respect
rigoureux d’une éthique. Ce qui pose le problème des engagements personnels du journaliste en
dehors du Point.
Pour éviter les situations équivoques et les conflits d’intérêts, il convient de fixer ensemble
quelques règles simples dont l’interprétation ne saurait privilégier les intérêts particuliers.
Piges presse
Les piges des rédacteurs salariés du Point pour d’autres entreprises de presse sont soumises à
l’autorisation de la direction du journal, conformément au contrat de travail et à la convention
collective des journalistes.

Voyages de presse
La fréquentation d’un voyage de presse est toujours délicate : elle fait du journaliste un obligé
de la puissance invitante. La tentation est grande, ensuite, pour le journaliste, de « remercier » par un
article complaisant. Le lecteur n’a rien à y gagner. La règle consiste à refuser les voyages de presse, à
moins qu’ils ne soient la source d’accès unique à une information. Le journal prend alors en charge les
frais principaux (transport et hébergement).
Dans les cas — exceptionnels — où cette manifestation d’indépendance financière serait
inapplicable, le journaliste mentionne dans son article qu’il était invité dans un voyage de presse par
l’institution.
La critique
La critique, qu’elle soit littéraire, artistique, cinématographique, télévisuelle, gastronomique,
touristique, etc., ne saurait déroger au sacro-saint principe d’indépendance « vis à vis de tous les
pouvoirs », comme le rappelle le protocole d’accord signé entre la SDR et les actionnaires successifs
du Point.
Cadeaux
Les journalistes du Point s’interdisent d’accepter des cadeaux, prêts et services d’une valeur
autre que symbolique, et d’en solliciter.
Droit de citation
Toute reproduction d’un article du Point débordant le cadre du droit de citation réalisée à des
fins publicitaires au bénéfice d’un tiers est à proscrire.
Pressions et influences
Conformément au protocole d’accord du 8 septembre 1993 (article 2.A), « les contraintes
économiques ne doivent pas entraîner de confusion des tâches entre la rédaction, la publicité et les
services commerciaux. »
La direction du journal reconnaît donc un « droit d’alerte » ou de retrait à tout journaliste
confronté à des pressions dans l’exercice de son métier.
En conséquence, tout journaliste, attaché durablement en tant que salarié, auteur ou lecteur à
une maison d’édition, à une chaîne de télévision ou à une maison de production, s’interdira de
critiquer les livres, les émissions, les films, les disques, etc., édités et produits par la société en
question.
Ce principe de base s’applique également aux pigistes. Leur statut précaire les rend
particulièrement vulnérables aux pressions.
« Pantouflage »
Tout personnage principalement attaché à une entreprise ou à une institution ne saurait rédiger
dans Le Point des articles sur des domaines liés à cette activité.
Si son point de vue est jugé suffisamment intéressant, elle peut l’exprimer par le biais d’un
entretien ou d’une tribune libre.
Quand elle a cessé d’appartenir à ladite entreprise ou institution, elle continue de s’interdire de
traiter les sujets liés à son ex-activité.
Droit de réponse
En dehors même de ce qu’impose la loi, il peut paraître nécessaire de (re)donner la parole à
une personne ou une institution qui s’estime mise en cause par un article paru dans Le Point. Mais une
telle réponse ou « mise au point » doit toujours être signalée comme telle. Le Point s’abstient donc de
toute « tractation » qui, en guise de compensation, aboutirait à rédiger un article pour se réconcilier
avec une éventuelle source d’information ou de revenu...
Respect de la charte
Cette charte est opposable à toute personne qui participe à la rédaction du Point, quels que
soient sa fonction et son statut.
Son application au cas par cas fait l’objet d’une concertation entre le bureau de la SDR et la
direction du journal.
Validation
Le présent document a été adopté par un vote de l’assemblée générale des rédacteurs, le 25
juin 1999.
Pour ratification et entrée en vigueur, signé le 23 septembre 1999 par
-Claude Imbert (directeur)
-Jean Schmitt (directeur de la rédaction)
-Bernard Wouts (président-directeur-général)
-Sophie Coignard (présidente de la société des rédacteurs)